Voici un autre article d’une série dans laquelle nous mettons en vedette des membres de l’équipe de Santé Niagara et le travail qu’ils font à l’appui de notre réponse à la pandémie de COVID-19. Nous vous présentons Sean Robb, psychothérapeute autorisé au sein de notre Programme de santé mentale et de traitement des dépendances en consultation externe.
Sean Robb n’a pas eu de difficulté à adapter ses interactions avec les patients à une plateforme virtuelle étant donné qu’il utilise déjà le Réseau Télémédecine Ontario (RTO) dans le cadre de son travail.
En raison de la pandémie, Santé Niagara offre maintenant bon nombre de ses programmes de santé mentale et de traitement des dépendances par vidéoconférence (RTO) et par téléphone plutôt qu’en personne, et ce, afin de protéger les patients, le personnel et les médecins.
En tant que psychothérapeute autorisé, Sean consacre une bonne partie de sa journée à aider les personnes qui vivent avec des problèmes de santé mentale complexes. « J’ai remarqué une hausse des appels et un plus grand nombre de personnes en difficulté, signale Sean. Passer du temps avec d’autres permet à certaines personnes de mieux composer avec leurs difficultés. Comme la situation actuelle ne permet pas les contacts en personne, il nous faut modifier la stratégie d’adaptation de ces patients avant de pouvoir commencer à voir les symptômes se dissiper. »
Sean est également sur le point de terminer son doctorat en neuropsychologie à l’Université Brock.
De quelles façons votre rôle a-t-il changé durant la pandémie?
Plutôt que de rencontrer les gens en personne, nous avons recours au mode virtuel. Cependant, j’ai été très chanceux, car j’avais déjà un compte RTO et j’ai pu adopter cette façon de faire sur-le-champ. Le Réseau Télémédecine Ontario s’est avéré extrêmement utile et un élément indispensable de l’exercice de la psychothérapie. Le fait d’être capable de voir une personne et d’observer son langage corporel aide vraiment. En effet, ce type de communication aide à appuyer et à valider les interventions. Toutefois, il pose certaines restrictions dans le cas des patients qui n’ont peut-être pas toujours accès à la vidéoconférence; dans ces cas, nous utilisons le téléphone. Cependant, ce sont les patients qui peuvent utiliser RTO qui semblent bénéficier le plus de la psychothérapie. Je m’occupe aussi de soutenir les travailleurs de la santé, notamment notre personnel de Santé Niagara en cette période difficile. C’était occupé avant; c’est encore occupé, mais d’une autre façon.
Quel est l’aspect le plus difficile du travail durant la pandémie?
Pour moi, l’aspect le plus difficile, c’est que j’adore rencontrer les gens en personne; maintenant, c’est différent. Je passe la majeure partie de mes journées dans un bureau où je suis seul. Le côté personnel de mon travail me manque, même le temps que je passais avec mes collègues avant la pandémie.
Décrivez le travail avec vos collègues du Programme de santé mentale et de traitement des dépendances.
Mes collègues sont une formidable source de soutien. Ils s’efforcent de créer de nouvelles plateformes pour offrir la thérapie, notamment des séances de thérapie en groupe par l’entremise de RTO. D’autres collègues mettent au point, en se fondant sur des données probantes, les approches les plus optimales possible pour aider les patients et le personnel à traverser cette période de stress environnemental sans précédent. D’autres collègues, encore, se retrouvent dans un rôle qui ne leur est pas familier (parce qu’on les a redéployés dans d’autres services de l’hôpital à l’appui de notre réponse à la COVID-19). Il est très impressionnant de voir comment tout le monde s’adapte et gère ces situations.
De quelles façons la pandémie vous a-t-elle touché sur le plan personnel?
Sur le plan personnel, je vis les mêmes changements que la plupart des gens. J’ai des proches qui ont de plus grandes chances de contracter la COVID-19, comme ma mère qui est commis à l’Unité de soins intensifs à l’emplacement de St. Catharines. C’est très motivant de la voir travailler dans une unité où le risque est si élevé en cette période de pandémie. C’est elle ma source d’inspiration, mais, évidemment, je m’en fais pour elle.
Comment décompressez-vous après un quart de travail?
Je suis passionné du cyclisme et je m’entraîne en vue de la saison de vélo de montagne qui approche à grands pas. En plus de travailler, j’achève mon doctorat en neuropsychologie à l’Université Brock. Je suis sur le point de défendre ma thèse et croyez-le ou non, mes études m’ont offert une distraction très utile. Elles m’aident également à faire voir à mes patients que le cerveau est une impressionnante machine de résolution de problèmes. En effet, le cerveau est conçu pour résoudre les problèmes et si on ne lui donne pas de problèmes à résoudre, il va en créer lui-même sous forme d’anxiété. Si on recherche, dans notre vie, des tâches gratifiantes et utiles, les activités de résolution de problèmes contribueront à réduire le stress.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui croise une personne en détresse?
En général, avant de travailler au problème qu’éprouve la personne, il faut d’abord mettre cette personne dans un état où son cerveau peut penser de façon efficace. Quand le niveau de stress est élevé, le cerveau est axé sur la survie; voilà pourquoi il est essentiel de calmer la personne pour lui permettre de penser clairement. On peut avoir recours à des stratégies qui permettent de ralentir le rythme respiratoire en concentrant son attention sur sa respiration et sur l’environnement immédiat – il s’agit du concept de la pleine conscience et de l’ancrage. On essaie ainsi de détourner l’attention du danger ou de la menace pendant un instant et de permettre au système de se calmer. Ensuite, on peut se pencher sur le problème et le résoudre. Les gens sont d’incroyables penseurs, mais quand ils se sentent dépassés, ils perdent l’accès à leur côté intellectuel et il faut les aider à le retrouver.
Cliquez sur le bouton « Tous solidaires » ci-dessous pour découvrir d’autres membres de notre équipe.