TOUS SOLIDAIRES : Voici le premier article d’une série dans laquelle nous mettons en vedette des membres de l’équipe de Santé Niagara et le travail qu’ils font à l’appui de notre réponse à la pandémie de COVID-19. Nous vous présentons le Dr Karim Ali, directeur, Division des maladies infectieuses et Programme de gestion de l’utilisation des antimicrobiens, et médecin responsable de la préparation en cas d’urgence.
Le Dr Karim Ali se souvient bien du courriel qu’il a reçu le 30 décembre de la Société internationale des maladies infectieuses informant les experts en maladies infectieuses du monde entier qu’il y avait une grappe de cas de pneumonie atypique à Wuhan, en Chine.
Ce courriel figure parmi les premiers signalements du nouveau coronavirus qui se propageait rapidement dans la ville chinoise.
Le Dr Ali s’est joint au rang de Santé Niagara en 2012. En qualité de directeur, Division des maladies infectieuses et du Programme de gestion de l’utilisation des antimicrobiens, et de médecin responsable de la préparation en cas d’urgence, il a fait partie de l’équipe de Santé Niagara qui a commencé en janvier à planifier en vue de l’arrivée de la COVID-19 dans la région. Dès le début, il a surveillé la situation dans le monde et fourni des mises à jour à l’organisme; il a joué un rôle important dans l’élaboration d’un processus de dépistage sécuritaire de la COVID‑19 chez les patients des services des urgences de Santé Niagara.
En tant que médecin spécialiste des maladies infectieuses, le Dr Ali a fait un fellowship en maladies infectieuses; il est spécialisé dans le diagnostic, le contrôle et le traitement des infections. Son rôle a évolué et il est maintenant le médecin responsable de la préparation en cas d’urgence et de la pandémie à Santé Niagara.
En quoi consiste votre rôle à Santé Niagara pendant la pandémie?
En tant que responsable de la préparation en cas d’urgence et de la pandémie, je donne des conseils à l’organisme et j’utilise mon expertise en maladies infectieuses pour appuyer la prise de décisions. Je travaille avec les principaux intervenants, comme les directeurs médicaux et la responsable de la prévention et du contrôle des infections ainsi qu’avec les médecins et les membres du personnel de première ligne afin de faciliter la prise de décisions rapide concernant le dépistage, la collaboration avec les autorités de la santé publique et les choix en matière de soins de soutien pour les patients atteints de la COVID-19.
Qu’est-ce qui vous frappe le plus au sujet de la pandémie de COVID-19?
Pour moi, c’est le fait que dans le cas d’une pandémie, tout le monde est à risque de contracter le virus. Personne n’est à l’abri. Voilà pourquoi il est tellement important que l’hôpital maintienne des pratiques exemplaires en matière de contrôle des infections et que tout le monde suive les conseils des experts en santé, comme pratiquer la distanciation physique, rester à la maison et se laver les mains souvent, afin d’enrayer la propagation du virus.
Selon votre expérience, comment la pandémie de COVID-19 se compare-t-elle au virus de la grippe ou à l’éclosion de SRAS?
Ce qui est inquiétant, c’est que la COVID-19 est beaucoup plus infectieuse que la grippe ou le SRAS. C’est un tout nouveau virus. Nous avons tous une certaine immunité contre différents virus de la grippe qui reviennent à l’occasion. Dans le cas de ce nouveau virus, tout le monde est à risque. De plus, la transmission communautaire est plus répandue que dans le cas du SRAS, et c’est pour cette raison qu’il est si important de suivre les conseils des experts en santé pour mettre fin à la propagation.
Quelles sont les personnes les plus vulnérables à ce virus?
Les personnes âgées et celles qui ont des problèmes médicaux sous-jacents sont généralement les plus durement touchées. Elles n’ont pas la capacité de lutter contre le virus parce que leur système immunitaire est affaibli. Chez les personnes qui n’ont pas de problèmes médicaux et qui, autrement, sont en bonne santé et jeunes, le virus n’a pas tendance à causer autant de complications. En effet, plus de 80 % des personnes infectées auront une maladie qui ressemble à la grippe et pourront s’en remettre à la maison.
Quel est l’état des patients qui sont admis à l’hôpital?
Ce que nous voyons, ce sont des patients qui sont déshydratés, qui ont une pneumonie et dont le taux d’oxygène est faible. Je travaille avec l’équipe pour l’aider à déterminer la meilleure façon de soigner ces patients selon leurs symptômes et la gravité de leur état.
Quel est votre rôle pour ce qui est de fournir des conseils concernant les soins aux patients?
Je fais partie d’un groupe provincial d’experts médicaux qui examinent les données probantes concernant les différents moyens de traiter les patients atteints de la COVID-19. Pour le moment, il n’existe aucun traitement ciblé qui a fait ses preuves. On étudie actuellement divers antibiotiques et divers composés pour voir s’ils sont efficaces. Nous prodiguons maintenant des soins de soutien aux patients infectés. Quand une personne est admise à l’hôpital, nous nous assurons que son taux d’oxygène est acceptable. Si elle a besoin d’un niveau de soins plus élevé, par exemple d’un ventilateur pour l’aider à respirer, elle est transférée à notre Unité des soins intensifs. S’il elle développe une pneumonie bactérienne, nous la traitons. Nous nous assurons de bien hydrater la personne et de gérer ses symptômes. Autrement dit, nous traitons les symptômes et fournissons des soins de soutien plutôt qu’un traitement antiviral ciblé.
Décrivez le travail de l’équipe de Santé Niagara pendant la pandémie
La pandémie a fait ressortir le meilleur en chacun de nous, la volonté d’aider et de nous soutenir les uns les autres. Nous faisons un travail d’équipe extraordinaire! Les gens se sont ralliés et sont prêts à aider 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Notre équipe prodigue d’excellents soins de soutien aux patients; c’est vraiment gratifiant de voir les patients se rétablir et retourner chez eux. Cela en dit long au sujet des excellents soins de soutien fournis par nos équipes à l’unité COVID‑19, à l’Unité des soins intensifs et aux services des urgences.
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